La mode, une industrie de surproduction, surconsommation et de super pollution

La mode, une industrie de surproduction, surconsommation et de super pollution


La mode est surproduite et surconsommée. Les collections sont mises sur le marché à un rythme effréné : c'est ce que l'on appelle "La Fast Fashion"

100 milliards de vêtements sont produits chaque année dans le monde mais seulement 80 milliards d'entre-eux sont vendus. Ainsi, 20 milliards de vêtements sont jetés avant même d'arriver en magasin. Aussi, la production de vêtements a doublé entre 2000 et 2014 et en moyenne, une personne en achète 40 % en plus qu'il y a quinze ans et les conserve moitié moins longtemps. Cela s'explique par le prix des vêtements qui a baissé de 36 % en 15 ans.
Pour tenir le rythme, les marques sortent régulièrement de nouveaux produits textiles, à l'image de la marque de vêtements Shein qui ajoute environ 8 000 références au catalogue de son site internet chaque jour. En moyenne, on dénombre aujourd'hui 52 micro-saisons (périodes où sortent en magasin une nouvelle collection de produits) dans la mode, là où il n'y en avait que deux à quatre auparavant, suivant le rythme des saisons. 
Si l'on arrêtait la production de vêtements aujourd'hui, nous pourrions encore nous habiller, avec la quantité de produits textiles disponibles à l'heure actuelle, pendant une à deux générations soit jusqu'en 2087. En Belgique, 88 % des vêtements achetés par la population n'a pas été porté depuis un an, en France ce pourcentage s'élève à 68 % et en Allemagne 64 %.

 

La mode, cinquième industrie émettrice de gaz à effet de serre (responsable du réchauffement climatique) en Europe et troisième consommatrice d'eau dans le monde


La production de vêtements est la troisième plus grande industrie manufacturière après les industries de l'automobile et technologique. La production de textiles contribue davantage au changement climatique que l'aviation internationale et le transport maritime réunis et est responsable de 10 % des émissions mondiales de CO2 chaque année selon le Parlement Européen. Ainsi, quatre milliards de tonnes d'équivalent CO2 sont générées chaque année par l'industrie textile (vêtements et chaussures) soit l'équivalent du CO2 annuellement produit par 6 fois et demi la population française.
"Pour réaliser un jean, on estime qu'il faut 8 460 litres d'eau soit 235 douches ou ce qu'une personne boit en 7,5 ans."
La production d'un t-shirt en coton nécessite 2 500 litres à 2 700 litres d'eau soit 70 douches d'eau ou ce qu'une personne boit en 2,5 ans. Pour réaliser un jean, on estime qu'il faut 8 460 litres d'eau soit 235 douches ou ce qu'une personne boit en 7,5 ans. Par ailleurs, 10 à 15 milliards d'arbres sont abattus par an et seulement 5 milliards d'entre-eux sont remplacés : ceux-ci servent à fabriquer en grande partie des tissus comme de la viscose, de la rayonne et du modal. L'industrie textile participe donc largement à la déforestation de la planète. 

Les solutions proposées par la mode écoresponsable pour limiter sa consommation de vêtements et la pollution engendrée par l'industrie textile

On consomme moins mais mieux des vêtements de marques et de créateurs qui produisent des collections à un rythme raisonné comme deux à quatre nouvelles collections par an ou un nouveau produit par mois, des vêtements qui sont aussi davantage qualitatifs ou on achète des vêtements de seconde-main. On use de matières naturelles et animales recyclées : le Refibra Lenzing est composé de Tencel et de coton recyclé, le Cupro® ou Bemberg® (il s’agit de la même matière), produit par la société japonaise Asahi Kasei Corporation est réalisé à partir de déchets de coton, les matières recyclées comme le coton et la laine recyclés par exemple, certifiées et étiquetées GRS (50 % de matière recyclée à l'intérieur du produit) et certifiées Oeko-Tex Standard 100 ou Bluesign pour garantir d'une quantité extrêmement limitée de substances toxiques dans le produit. On utilise des tissus upcyclés, c'est-à-dire qui ne servent pas ou plus et à qui on offre une nouvelle vie (stocks dormants, seconde main réutilisée) certifiés Oeko-Tex Standard 100, Bluesign ou GOTS pour garantir d'une quantité extrêmement limitée de substances toxiques dans le produit. On préfère le coton biologique certifié GOTS dont la culture nécessite moins d'eau : les sols biologiques retiennent mieux l'eau et l'humidité car ils contiennent plus de matière organique et les intrants et produits toxiques utilisés dans la culture conventionnelle du coton sont dilués avec de l'eau, ce qui n'est pas nécessaire dans la culture du coton biologique. On choisi le lin ou le chanvre qui poussent en France et en Belgique, dont la culture ne nécessite pas de pesticides et peu d'eau. On arrête d'acheter de la viscose, de la rayonne et du modal et on choisi l'entreprise Lenzing qui fabrique de l'Ecovero, du Tencel, du Refibra et du Modal Lenzing à partir de cellulose de bois dont les forêts sont durablement gérées et certifiées FSC.
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