La mode torture, abuse, tue travailleurs et travailleuses de l'industrie textile et bijoutière
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Des salaires de 90 € par mois pour environ 70 heures de travail par semaine au Bangladesh et de 24 € par mois en Éthiopie
"La question que l'on peut ici se poser est : travaillerions-nous 70 heures par mois pour un salaire de 209,55 €, équivalent à celui des bangladais qui travaillent dans l'industrie du textile et proportionnel au coût de la vie en France ?"
Les travailleurs éthiopiens seraient eux les moins payés au monde, avec un salaire mensuel de 26 $ par mois soit environ 24 €. En 2019, le média Le Monde évoquait ce fléau en précisant que les exportations de produits textiles fabriqués par l'Éthiopie s'élevaient à 145 millions de dollars par an. En 2022, l’agence éthiopienne de presse citait Melaku Lebel, Ministre de l’Industrie et du Commerce de l'Éthiopie en rapportant que les autorités projettaient des recettes à l’export de 250 millions de $ grâce à la vente de produits textiles sur le marché international en 2022 - 2023. Le montant annoncé était en nette hausse par rapport à l’enveloppe de 181,4 millions de dollars générée au cours de la même période un an plus tôt. Ainsi, entre 2021 et 2023, les recettes de l'export de produits textiles en Éthiopie pourraient augmenter de l'ordre de 38 % de millions de dollars et de près de 72 % depuis 2019. Cela signifie que les prix dérisoires pratiqués par les fabricants du pays continuent d'attirer de nouvelles marques, qui ne changent pas leurs pratiques pourtant dysfonctionnelles et continuent de faire fabriquer leurs produits textiles dans des pays proposant des tarifs toujours plus bas.
En 2023, l'ONG Public Eye a révélé que les employés chinois de la marque Shein travaillent 11 à 12 heures par jour soit 75 heures par semaine avec un jour de congé par mois.2,48 €, c'est ce que reçoit l'ensemble des travailleurs sur l'ensemble de la chaine de production d'un pull de la marque Zara alors qu'elle le vend en moyenne aux consommateurs 31 €. Pourtant, pour que les personnes impliquées dans la production en Turquie et en Inde puissent vivre de leur salaire, celui-ci devrait, en fonction de l'étape de la production, être multiplié par un facteur de 1,9 à 3.
Des esclaves dans les champs de coton en Chine, des morts dans les usines de l'industrie textile au Bangladesh
500 000 chinois Ouïgours sont esclaves dans les champs de coton chinois notamment dans le Xinjiang soit l'équivalent de la population résidant à Lyon. 1130 bangladais sont morts suite à l'effondrement de l'usine du Rana Plaza en 2013. Selon l'étude "La mode sans dessus dessous" réalisée et éditée en 2018 par l'ADEME, l'Agence de la transition écologique ("Le revers de mon look", "Comment réduire l'impact de son look ?"), 579 travailleurs sont morts dans des incendies d’usines au Bangladesh entre 2009 et 2013."En 2017, une employée bangladaise affirmait qu'elle et ses collègues doivent fabriquer, par personne, entre 120 et 150 pièces à l'heure toutes les heures, quatorze heures par jour et que lorsqu'elles n'atteignent pas leurs objectifs horaires, elles sont insultées, humiliées en public ou moins payées."
En 2017, lors d'une interview avec une journaliste du média Slate.fr une employée bangladaise affirmait qu'elle et ses collègues doivent fabriquer, par personne, entre 120 et 150 pièces à l'heure toutes les heures, quatorze heures par jour et que lorsqu'elles n'atteignent pas leurs objectifs horaires, elles sont insultées, humiliées en public ou moins payées. Elle a aussi confié que certains contremaîtres, lorsqu'ils approchent les ouvrières pour les motiver à atteindre les objectifs, les touchent de façon inappropriée.
Des maladies incurables et mortelles imputables aux produits chimiques toxiques utilisés dans les procédés de fabrication et de culture de l'industrie de la mode
"Le nombre de cas de cancers dans le Pendjab, une région de l'Inde où est cultivé le coton, est passé de plus de 800 000 nouveaux cas en 2001 à 1 220 000 en 2016 soit 52,5 % d'augmentation des cas de cancer en 15 ans"
Le coton est la principale culture consommatrice de pesticides au monde, avec des impacts majeurs sur l'environnement et les populations locales. Selon une étude scientifique datant de 2016 et relayée par France 2 en 2018, le nombre de cas de cancers dans le Pendjab, une région de l'Inde où est cultivé le coton, est passé de plus de 800 000 nouveaux cas en 2001 à 1 220 000 cas en 2016, soit une augmentation de 52,5 % des cas de cancer dans la région. Plusieurs équipes de chercheurs à travers le monde ont expliqué cette augmentation par les métaux lourds, présents dans les pesticides notamment, responsables également de l'augmentation de l'autisme chez les enfants en Inde. Dans le pays, la production de coton biologique ne représentait, en 2018, que 1 % des cultures. Au cours du même reportage, France 2 révèle également le cas d'un petit garçon, fils d'agriculteur cultivant du coton en Inde et qui est alors en attente d'une greffe de foie. Ses parents n'auront pas les moyens de payer l'opération. Il est tragiquement destiné à une mort prochaine très probablement imputable aux pesticides utilisés dans les champs à proximité desquels il vit et dans lesquels il aide son père.
"Aujourd'hui, en Inde, les usines de fabrication de viscose ne font pas exception et génèrent de nombreuses maladies chez les travailleurs et les populations exposées aux rejets des usines : maladies des yeux, perte de la fertilité, problèmes vasculaires cardiaques et cérébraux, paralysie, perte de la parole et problèmes aux articulations."
Guerre, travail des enfants et conditions de travail extrêmes restent au coeur des préoccupations de l'industrie bijoutière
"Selon l'OIT, l'Organisation Internationale du Travail, 170 millions d'enfants travaillent encore à ce jour dans le monde, dont la majorité d'entre-eux travaillent dans l'industrie de la mode, soit l'équivalent de onze fois l'ensemble des enfants et adolescents français de 0 à 19 ans en 2023."
Les solutions proposées par la mode écoresponsable pour lutter contre les très mauvaises conditions de travail des travailleurs et travailleuses de l'industrie textile et bijoutière, ainsi que le travail des enfants
Acheter des vêtements fabriqués en France, au sein de l'Union Européenne, du Royaume-Uni et de l'Espace Schengen dont les salaires et les conditions de travail sont similaires aux nôtres et lorsque les marques révèlent le nom de leurs prestataires (afin d'éviter des ateliers clandestins ou sweatshops - bien que plus rares dans ces pays - dont les conditions de travail et de rémunération seraient équivalentes à celles des pays sous-développés ou en voie de développement par exemple). Choisir du coton bio certifié GOTS, label qui assure que l'ensemble des employés sont bien traités, tout au long de la chaine de fabrication de la fibre (de la récolte au tissage) et qui interdit le travail des enfants dans la culture comme dans l'industrie. Choisir des jeans délavés avec des techniques de délavage à l’ozone, laser, à la lumière ou aux enzymes, non toxiques pour les travailleurs. Acheter du cuir tanné végétal issu de tanneries situées au sein de l'Union Européenne. Consommer du cuir recyclé tanné végétal ou upcyclé (réutilisé sans avoir été broyé puis reconstitué) issus de tanneries situées au sein de l'Union Européenne. Acheter des bijoux fabriqués au sein de l’Union Européenne, de l’espace Schengen et du Royaume-Uni, dans des matériaux tels que l’or recyclé, l’argent recyclé, le plaqué or, l’or, l’argent, les MGP (rhodium, iridium, ruthénium, palladium), le diamant, les pierres précieuses colorées (rubis, saphirs et émeraudes) certifiés Responsible Jewellery Council (RJC), dans des matériaux tels que le laiton (composé de cuivre et de zinc uniquement) provenant de l’UE, dans des matériaux tels que le plaqué or, l’or, l’argent et le platine certifiés FAIRMINDED, dans des matériaux tels que végétaux, le bois certifié FSC, les cristaux de verre fabriqués au sein de l’UE, l’espace Schengen et le Royaume-Uni.